Vasarely, la gaieté retrouvée

Après avoir inventé et tapissé notre quotidien de formes et de couleurs aux combinaisons infinies Vasarely revient enfin, plus actuel que jamais.

L’exposition Vasarely s’est terminée après avoir accueilli près de 350 000 visiteurs. Un véritable succès pour le Centre Pompidou qui a programmé cette rétrospective plus de 20 ans après sa mort en 1997, dans l’indifférence générale.

Hongrois naturalisé français en 1961, Vasarely se forme dans les années 30 au design graphique à Budapest dans une école inspirée du Bauhaus (dont on fête le centenaire cette année) avant de débuter sa carrière dans de prestigieuses agences de publicité françaises.

À l’instar d’autres célèbres artistes comme Magritte, elle le nourrira au sens propre comme au sens figuré : devenu pop et populaire, 20 ans avant Andy Warhol et sa Factory, il ne reniera pas ses origines commerciales et déclinera même sa « marque de fabrique » à l’envi, jusqu’à l’ennui. Des fresques de la gare Montparnasse aux produits Prisunic, en passant par les logos ou l’architecture, il laissera décliner ses produits dérivés tout au long des années 60 et 70.

Après avoir ainsi capturé et coloré une époque, sans doute fallait-il que la page soit tournée pour mieux redécouvrir la portée de son œuvre et son héritage : un travail exceptionnel, obsessionnel et visionnaire de peintre-plasticien doublée d’une volonté d’être accessible au plus grand nombre, vers un « art social ».

C’est la gaieté d’une utopie littéralement iconique, mise en images, qui vient réenchanter nos pupilles. Même si les arts numériques peuvent aisément rivaliser aujourd’hui avec sa prolixe production, aucun ordinateur ne saurait restituer cette vibration si humaine, comme le rythme d’une musique visuelle à laquelle on ne peut résister.

#ExpoVasarely


Vasarely, the joy found

After having invented and upholstered our daily life of shapes and colors with infinite combinations Vasarely finally returns, more current than ever.

The Vasarely exhibition came to an end after welcoming nearly 350,000 visitors. A real success for the Centre Pompidou who programmed this retrospective more than 20 years after his death in 1997, in general indifference.

Hungarian naturalized French in 1961, Vasarely trained in graphic design in Budapest in a school inspired by the Bauhaus (whose centenary is celebrated this year) before beginning his career in prestigious French advertising agencies.
Like other famous artists like Magritte, she will nourish him literally and figuratively: become pop and popular, 20 years before Andy Warhol and his Factory, he will not deny his commercial origins and will even decline his “trademark” to the point of boredom. From the frescoes of Montparnasse train station to Prisunic products, via logos or architecture, he will let his derivatives decline throughout the 1960s and 1970s.

After having thus captured and colored an epoch, no doubt it was necessary that the page be turned to better rediscover the scope of his work and his heritage: an exceptional, obsessive and visionary work of painter-visual artist with a desire to be accessible to the greatest number, towards a «social art».

It is the joy of a literally iconic utopia, put in images, that reenchants our pupils. Even if the digital arts can easily compete with its prolix production today, no computer can restore this so human vibration, like the rhythm of a visual music to which one cannot resist.