Oser l’osier : le pari fou du village de Cadenet.

Tambour Battant. C’est le nom de l’association qui a décidé de réintroduire la vannerie au sein de Cadenet, paisible commune au pied du parc naturel du Luberon, en Provence. C’est aussi le rythme d’un projet ambitieux, magnifique, au service d’un territoire en pleine mutation.

Deuxième volet d’une série que nous espérons longue sur les initiatives en faveur des savoirs et savoir-faire, voici l’histoire de Cadenet. Voisin de Lauris, autre village du Luberon qui fait perdurer la culture ancestrale des plantes tinctoriales (voir notre article), Cadenet ambitionne de relancer une filière, celle de l’osier. De la plantation du saule à sa transformation, de produits finis à leur vente… l’objectif est de recréer une véritable économie en montrant le caractère innovant et actuel de la vannerie, mais bien plus encore : de retrouver une identité.

Pendant 2 siècles, et du fait de la proximité avec la rivière La Durance, la culture de l’osier et de la vannerie a permis le développement d’activités artisanales et semi-industrielles qui marquèrent fortement la vie économique et sociale de Cadenet. En 1906, on dénombrait ainsi 206 vanniers pour 2 000 habitants. La concurrence de la production d’Extrême-Orient et l’arrivée du plastique va faire décliner rapidement cette activité jusqu’à son arrêt complet en 1978. Même si la mémoire de cette période est conservée au musée départemental de la vannerie de Cadenet, le savoir-faire se perd, ainsi que les traditions du village autour de cet artisanat.

« Pourtant les débouchés sont nombreux. Beaucoup de champs d’application sont connus et beaucoup restent à explorer*. J’aimerais qu’un jour on puisse parler de Cadenet comme la cité internationale de l’osier ! » Véronique Puvilland, présidente de l’association, communique une énergie débordante. Cette graphiste de formation consacre désormais beaucoup de son temps à cette tâche, avec une équipe particulièrement mobilisée. Car ce qui est rare dans cette aventure n’est pas tant l’entreprise elle-même que l’infatigable détermination de ses bénévoles, doublée d’une solide méthodologie. A l’image du Tambour d’Arcole qui trône fièrement sur la place du village et qui donne son nom à l’association**, les cadenétiens ne manquent pas d’audace et n’hésitent pas à prêter main forte.

D’abord, en créant autour du programme les conditions les plus favorables et sensibiliser à ses opportunités. Grâce au fermage d’un demi-hectare de terrain, ils plantent et récoltent 20 000 plants d’osier. De là, les initiatives se multiplient : site Internet, lettre d’information, workshops Design, expositions, stages, marchés… tout est bon pour susciter un regain d’intérêt autour de cette pratique, faire travailler l’intelligence collective et impliquer l’ensemble des habitants.

Mais surtout, en allant chercher auprès de la région comme de l’Union européenne les subsides indispensables au développement d’une économie locale.  Grâce au programme de financements LEADER (Liaison Entre Action de Développement de l’Economie Rurale), l’association se donne les moyens : réalisation d’une étude du potentiel de production d’osier pour la vannerie à Cadenet, inventaire patrimonial et touristique autour de l’osier et de la vannerie, commande d’une œuvre artistique à installer au cœur du village… les dossiers sont détaillés, rigoureux. Un modèle du genre, qui permet à l’association de bénéficier de plusieurs aides substantielles, et de prétendre à la poursuite de ses travaux.

Aujourd’hui, un second chapitre s’ouvre avec, à la clé, de l’emploi, de l’artisanat, du tourisme. De l’écologie, de la recherche. De l’innovation. Entre enjeux environnementaux et équité sociale, tout un patrimoine est à rebâtir. La réintroduction de l’osiériculture ouvre un écosystème vertueux qui permettra à Cadenet de se redonner une image et sans doute une attractivité à la vallée à travers – pourquoi pas ? –   un label d’excellence. Ces avancées remarquables ne doivent pas faire oublier les obstacles : « Ce n’est pas facile. Nous nous heurtons à des couches administratives très françaises… Mais nous persévérons et nous progressons. Nous sommes très complémentaires et très soudés. C’est notre atout pour ce projet de longue haleine. »

Ne rien lâcher, sans cesse repousser les limites et les portes, Véronique ne cache ni les déceptions ni les victoires. Mais comme le pragmatisme est fongible dans les rêves les plus fous, alors Cadenet sera bientôt un comptoir sur la Route de l’osier.

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*L’osier, un champ d’innovation responsable

Les vertus de l’osier ne se compte plus, d’autant que le saule est peu exigeant pour pousser, grâce au bouturage dans l’eau ou directement dans le sol. A partir de cette plante qui sera récoltée dès la pousse de l’année, il est possible de produire des branches pour la vannerie (« osier »), des fibres (pour faire du papier, de la corde…), du fusain et charbon, du fourrage… mais aussi – et on le sait moins : de l’acide acétylsalicylique, qui fait partie des substances actives de l’aspirine.

En permaculture, les fonctions du saule peuvent permettre une production rapide de biomasse, de bois de chauffe, d’abris pour de nombreux animaux sauvages, de brise-vent, de dépollution des sols et épuration de l’eau grâce à ses racines, qui vont aussi lutter contre contrer l’érosion des sols. Il est aussi source de nectar pour les abeilles et autres insectes.

**Le Tambour d’Arcole, symbole du courage d’un village

La légende est née d’un jeune homme, André Estienne né à Cadenet en 1777, engagé comme volontaire à 14 ans dans le régiment de l’armée de Bonaparte. En 1796, à Arcole, les troupes napoléoniennes sont bloquées devant la rivière l’Alpone. Accompagné de quelques soldats, il la traverse à la nage, son tambour sur la tête. Arrivé de l’autre côté, avec un culot extraordinaire, il se met à battre la charge. Les ennemis autrichiens, se croyant encerclés, battent en retraite laissant ainsi la victoire aux armées de l’Empereur. Il recevra la Légion d’honneur des mains de Napoléon et sera par la suite représenté sur le fronton du Panthéon et sur un haut-relief de l’Arc de Triomphe. Pendant la seconde guerre mondiale, les Allemands réquisitionnent les matières premières, et les statues vauclusiennes sont déboulonnées et fondues. Dans la nuit du 4 au 5 septembre 1943, un groupe de Résistants de Cadenet vole la statue et la conserve en lieu sûr jusqu’à la libération.

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Daring wicker: the crazy bet of the village of Cadenet.

« Beating Drum ». This is the name of the association that decided to reintroduce basketry in Cadenet, a peaceful town at the foot of the Luberon natural park, in Provence. It is also the rhythm of an ambitious, magnificent project in the service of a rapidly changing territory.

Second part of a series that we hope will be long on initiatives in favor of knowledge and know-how, this is the story of Cadenet. Neighbor of Lauris, another village in the Luberon which continues the ancestral culture of dye plants (see our article), Cadenet aims to revive a sector, that of wicker. From planting willow to processing, from finished products to their sale… the objective is to recreate a real economy by showing the innovative and current character of basketry, but much more: to find an identity.

For two centuries, and due to its proximity to the Durance river, the cultivation of wicker and basketry allowed the development of artisanal and semi-industrial activities which strongly marked the economic and social life of Cadenet. In 1906, there were 206 basket makers for every 2,000 inhabitants. Competition from production from the Far East and the arrival of plastics caused this activity to decline rapidly until it came to a complete stop in 1978. Even if the memory of this period is preserved in the departmental museum of basketry of Cadenet, the know-how is lost, as well as the traditions of the village around this craft.

“Yet the opportunities are numerous. Many fields of application are known and many remain to be explored*. I would like one day we could speak of Cadenet as the international city of wicker!  »  Véronique Puvilland, president of the association, communicates boundless energy. This trained graphic designer now devotes a lot of her time to this task, with a particularly mobilized team. Because what is rare in this adventure is not so much the project itself as the tireless determination of its volunteers, coupled with a solid methodology. Like the Tambour d’Arcole (« Beating Drum »), which proudly stands in the village square and which gives its name to the association **, the Cadenetians are not lacking in daring and are not hesitant to lend a hand.

First, by creating the most favorable conditions around the program and raising awareness of its opportunities. Thanks to the renting of half a hectare of land, they plant and harvest 20,000 wicker seedlings. From there, initiatives are multiplying: website, newsletter, Design workshops, exhibitions, internships, markets … everything is good to arouse renewed interest around this practice, make collective intelligence work and involve all the inhabitants.

But above all, by going to the region and the European Union to find the essential subsidies for the development of a local economy. Thanks to the LEADER funding program (Link between Action for the Development of the Rural Economy), the association is giving itself the means: carrying out a study of the production potential of wicker for basketry in Cadenet, heritage and tourism inventory around wickerwork and basketry, commissioning of an artistic work to be installed in the heart of the village … the files are detailed, rigorous. A model of its kind, which allows the association to benefit from several substantial grants, and to claim the continuation of its work.

Today, a second chapter opens with, at the end of the day, employment, crafts, and tourism. Ecology, research. Innovation. Between environmental issues and social equity, a whole heritage needs to be rebuilt. The reintroduction of osier culture opens up a virtuous ecosystem which will allow Cadenet to give back an image and undoubtedly an attractiveness to the valley throughout – why not? – a label of excellence. These remarkable advances must not obscure the obstacles: “It’s not easy. We come up against very French administrative layers… But we persevere and we progress. We are very complementary and very united. This is our asset for this long term project. « 

Never letting go, constantly pushing the limits and the doors, Véronique does not hide disappointments or victories. But since pragmatism is fungible in the wildest dreams, then Cadenet will soon be a counter on the Wicker Route.

* Wicker, a field of responsible innovation

The virtues of wicker can no longer be counted, especially as willow is undemanding to grow, thanks to cuttings in water or directly in the ground. From this plant which will be harvested from the growth of the year, it is possible to produce branches for basketry (« wicker »), fibers (to make paper, rope …), charcoal, fodder… but also – and we know it less: acetylsalicylic acid, which is one of the active substances of aspirin. In permaculture, the functions of willow can allow rapid production of biomass, firewood, shelter for many wild animals, windbreaks, soil remediation and water purification thanks to its roots, which will also fight against soil erosion. It is also a source of nectar for bees and other insects.

** The Arcole Drum, symbol of the courage of a village

The legend was born of a young man, André Estienne, born in Cadenet in 1777, enlisted as a volunteer at the age of 14 in the regiment of Bonaparte’s army. In 1796, in Arcole, the Napoleonic troops were blocked in front of the Alpone river. Accompanied by a few soldiers, he swims across it, his drum on his head. Arrived on the other side, with extraordinary nerve, he begins to beat the charge. The Austrian enemies, believing themselves to be surrounded, beat a retreat, leaving the victory to the armies of the Emperor. He will receive the Legion of Honor from the hands of Napoleon and will subsequently be represented on the pediment of the Pantheon and on a high relief of the Arc de Triomphe. During the Second World War, the Germans requisitioned raw materials, and the county’s statues were debunked and melted down. On the night of September 4-5, 1943, a group of Resistance fighters from Cadenet stole the statue and kept it in a safe place until liberation.

En savoir plus sur ce formidable village : https://luberon.fr/communes/cadenet

ESMOD a 180 ans de créativité

Créée en 1841, ESMOD fait partie des plus anciennes écoles de mode au monde. Indissociable du nom de son fondateur, Alexis Lavigne, Maître tailleur parisien visionnaire du 19ème siècle, qui fut l’inventeur de nombreux outils brevetés encore utilisés dans la couture (notamment le buste mannequin et le centimètre souple), ESMOD est aujourd’hui un groupe international avec 19 écoles dans 13 pays. Pour les 180 ans de ce fleuron français dont sont issus notamment Olivier Rousteing (Balmain), Simon Porte-Jacquemus (JACQUEMUS), Thierry Mügler ou Chantal Thomass, une exposition à l’école de Pantin mettait en lumière le patrimoine exceptionnel d’ESMOD et un grand défilé était organisé à l’Hôtel Potocki avec une sélection des créations des étudiants de la promotion 2021 de toutes les écoles. De sa volonté de théoriser son savoir-faire novateur et de le transmettre depuis l’origine, le groupe n’a cessé depuis de se réinventer afin de répondre aux évolutions des générations futures et d’une industrie en constante mutation. Innovation, éco-conception et inclusivité sont les engagements d’ESMOD pour que son succès continue de traverser les époques.
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Founded in 1841, ESMOD is one of the oldest fashion schools in the world. Inseparable from the name of its founder, Alexis Lavigne, visionary Parisian master tailor of the 19th century, who was the inventor of many patented tools still used in sewing (in particular the mannequin bust and the flexible centimeter), ESMOD is today a group international with 19 schools in 13 countries. For the 180th anniversary of this French flagship, from which notably come Olivier Rousteing (Balmain), Simon Porte-Jacquemus (Jacquemus), Thierry Mügler or Chantal Thomass, an exhibition at the Pantin school highlighted the exceptional heritage of ESMOD and a fashion show was organized at the Hotel Potocki with a selection of the creations of the students of the 2021 class from all the schools. From its desire to theorize its innovative know-how and pass it on from the start, the group has continued to reinvent itself since then in order to respond to the developments of future generations and a constantly changing industry. Innovation, eco-design and inclusiveness are ESMOD’s commitments to ensure that its success continues through the ages.

Exposition « À table ! Le repas, tout un art »

C’est le dernier week-end pour visiter l’excellente exposition « À table ! Le repas, tout un art » qui retrace l’histoire du repas gastronomique des Français, de l’Antiquité à nos jours.
« Née d’une idée originale du musée de Pointe-à-Callière de Montréal, elle évoque la préparation des mets et leur consommation, les arts de la table et celui de la conversation. Elle convie le visiteur à un tour de tables mettant en scène près de 1 000 œuvres. Elles proviennent en majorité des riches collections du Musée national de céramique de Sèvres et du Musée national Adrien Dubouché de Limoges. Les prêts prestigieux d’institutions et de grandes maisons françaises comme Christofle ou Saint-Louis complètent le propos. Les exceptionnelles créations de la Manufacture de Sèvres en ponctuent le parcours. L’exposition montre l’évolution d’une pratique partagée par tous. Elle fait œuvre citoyenne en luttant contre l’uniformisation des goûts et en soutenant la créativité de la culture française. Elle rappelle l’importance du repas gastronomique qui accompagne en France tous les grands événements de la vie. À travers cette exposition, Sèvres – Manufacture et Musée nationaux célèbre la convivialité, le partage et la transmission. »

Biomim Expo : nature, innovation & culture

Le Craft est bien souvent au cœur des innovations… et de la nature. Car tout est lié : Biomim Expo l’a encore démontré, avec force et conviction. Ce salon dédié aux technologies de demain à travers le vivant a réuni pour sa 6ème édition des exposants et intervenants de grande qualité autour de thématiques aussi variées que les matériaux, le design, l’architecture, le textile, la mobilité, la santé… La bio-inspiration convoque intelligence collective et interdisciplinarité au service de nos enjeux, et de nos urgences. « La nature n’est pas une ressource mais un partenaire ». On nous rappelle que si l’humain ne peut vivre en dehors de son écosystème – il n’en est le centre. Ce modèle a pourtant toujours été celui de nos ateliers où règnent les notions de temps juste, de réticularité, de territoires, de circularité ou encore frugalité. Ce n’est donc pas un hasard si parmi les projets présentés, nombreux sont ceux qui reconnectent intelligemment les savoir-faire vernaculaires et les principes du vivant.
Culture x Nature = CQFD.
Bravo à tous les participants qui nous ont émerveillé et un grand merci à nos amis Pink Innov’​ – Hélène CAMPOURCY pour l’invitation !

Les plantes tinctoriales, une réserve de savoirs et de savoir-faire menacée

Les plantes tinctoriales ont longtemps été une ressource indispensable pour des secteurs industriels et artisanaux variés tels que les teintures, peintures, encres, produits cosmétiques ou colorants alimentaires. Ces couleurs naturelles ont été détrônées au début du XXe siècle au profit de la pétrochimie et ses pigments de synthèse – aujourd’hui contestés. A l’heure où l’on redécouvre les vertus de ces plantes pour la santé, la recherche et la planète, cette formidable mémoire de connaissances est pourtant menacée de disparition. En France, dans un petit village du Luberon (Provence), existe un jardin merveilleux qui pourrait hélas disparaître…

Un lieu unique en Europe

Le jardin conservatoire de plantes tinctoriales à Lauris est un lieu exceptionnel. Labellisé jardin remarquable par le ministère de la culture, il constitue l’un des plus grands ensembles construit en Europe au XVIIIe siècle.

Car la culture des plantes à couleurs a marqué l’histoire textile de la Provence. La garance fut cultivée jusqu’en 1900 pour produire une magnifique couleur rouge. Plusieurs autres plantes endémiques du Luberon étaient acheminées vers Avignon pour les besoins des teinturiers.

L’implantation du conservatoire sur les terrasses du château de Lauris s’est donc naturellement inscrite dans un terroir très fortement marqué par la tradition tinctoriale : dès le 16ème siècle, le village fut un centre de production de couleurs naturelles très actif. Juché au sommet d’une superbe falaise s’étendant d’est en ouest, soutenu par un vaste ensemble de jardins en terrasses, Lauris est une citadelle qui s’enorgueillit de son panorama sur la vallée de la Durance, des Alpilles à la Sainte Victoire.

En 1998, Michel Garcia, spécialiste de la couleur végétale et précurseur de son renouveau, crée l’association Couleur Garance, en parallèle de ses activités artisanales. Les objectifs sont d’assurer la promotion des colorants végétaux et de leur implication dans l’art et l’artisanat. Quelques années plus tard, il crée le jardin conservatoire dans un esprit de partage et de mutualisation des connaissances. Cultivé de façon écologique, le jardin constitue un outil pédagogique incomparable pour transmettre les connaissances tout en préservant la biodiversité.

Aujourd’hui, malgré la dissolution de l’association, d’irréductibles bénévoles passionnés poursuivent leurs actions d’éducation à travers 2 thèmes principaux :

  1. Le renouveau de la couleur végétale : en partant du savoir empirique des anciens, la recherche actuelle innove et invente encore, tout en respectant notre environnement.
  2. Les teintures du monde : tous les peuples du monde ont su trouver dans leur environnement une palette de couleurs pour l’art et l’artisanat. Les techniques employées en teinturerie comme dans la fabrication des encres ou des pigments sont extrêmement variés. Mais partout, de temps, on retrouve les grandes lois de la chimie naturelle des colorants.

Une pétition est actuellement en cours au château pour tenter de préserver le jardin, menacé de disparition. Ce lieu est pourtant un support pédagogique indispensable pour sauvegarder et transmettre des siècles de savoirs et de pratiques issus de la nature. Les projets ne manquent pas (revente de graines, formation à la teinture végétale…) mais les moyens se réduisent année après année, jusqu’à évoquer la suppression de ce joyau patrimonial.

Les équipes, débordées par l’ampleur de la tâche, ne peuvent déployer une campagne d’alerte à la hauteur de l’enjeu. Aussi, chaque aide, si petite soit-elle, sera bienvenue. Pour cela, n’hésitez pas à faire connaître votre soutien auprès de la mairie de Lauris.

Contacter l’Association des amis du Jardin de plantes tinctoriales (Mme Dominique JOWA)


Qu’est-ce qu’une plante tinctoriale ?

C’est une plante dont certaines parties servent à préparer des colorants et des teintures. Généralement utilisées pour peindre des fibres textiles naturelles (laine, soie, coton…), elles peuvent aussi servir de colorants alimentaires et corporels (maquillage, peinture rituelle). Les plantes ne fabriquent pas de couleur pour nous faire plaisir, pas plus qu’elles ne sont médicinales ou alimentaires par vocation. Il faut chercher la raison d’être des colorants dans la nécessité que les plantes (privées de motricité) de se protéger et de se défendre à l’aide d’une chimie subtile. Les colorants servent aussi pour la reproduction. On doit tenter de réaliser combien d’imagination, d’ingéniosité et de recherche il fallut à nos prédécesseurs pour réussir à en extraire des couleurs solides au lavage, à la lumière et à l’usure. Et pour obtenir les meilleures teintures, ils n’ont pas hésité à importer, parfois de très loin, les matières tinctoriales, et même acclimater de nombreux végétaux pour en rationaliser la production. Jusqu’au siècle dernier, le secteur textile fut le plus gros consommateur de couleur végétale, mais l’arrivée des dérivés pétroliers fit quasiment disparaître leur production. Actuellement, l’exploitation des ressources végétales est une solution aux problématiques écologiques et s’inscrit naturellement dans une démarche de développement durable.


Dye plants, a threatened reserve of knowledge and know-how

Dye plants have long been an essential resource for various industrial and craft sectors such as dyes, paints, inks, cosmetics and food coloring. These natural colors were dethroned at the start of the 20th century in favor of petrochemicals and their synthetic pigments – which are today contested. At a time when the virtues of these plants for health, research and the planet are being rediscovered, this formidable memory of knowledge is nevertheless threatened with disappearance. In France, in a small village in the Luberon (Provence), you can find a wonderful garden that could unfortunately disappear…

A unique place in Europe

The conservatory garden of dye plants in Lauris is an exceptional place. Labeled a remarkable garden by the Ministry of Culture, it is one of the largest complexes built in Europe in the 18th century.

The cultivation of colored plants has indeed marked the textile history of Provence. Madder was cultivated until 1900 to produce a magnificent red color. Several other plants endemic to the Luberon were transported to Avignon for the needs of the dyers.

The establishment of the conservatory on the terraces of the Château de Lauris is therefore naturally part of a land very strongly marked by the tinctorial tradition: from the 16th century, the village was a very active production center for natural colors. Perched at the top of a superb cliff stretching from east to west, supported by a vast set of terraced gardens, Lauris is a citadel which prides itself on its panorama over the Durance valley, from the Alpilles to the Sainte Victoire.

In 1998, Michel Garcia, specialist in plant color and pioneer of its revival, created the Couleur Garance association, in parallel with its artisanal activities. The objectives are to ensure the promotion of vegetable dyes and their implication in art and crafts. A few years later, he created the conservatory garden in a spirit of sharing and pooling knowledge. Grown ecologically, the garden is an incomparable educational tool for transmitting knowledge while preserving biodiversity.

Today, despite the dissolution of the association, irreducible passionate volunteers continue their educational actions through 2 main themes:

  • The renewal of plant color: starting from the empirical knowledge of the ancients, current research innovates and invents again, while respecting our environment.
  •  The dyes of the world: all the peoples of the world have found in their environment a palette of colors for art and crafts. The techniques used in dyeing as in the manufacture of inks or pigments are extremely varied. But everywhere, from time to time, we find the great laws of the natural chemistry of dyes.

A petition is currently underway at the castle to try to preserve the garden, which is threatened with extinction. This place is, however, an essential educational support for safeguarding and transmitting centuries of knowledge and practices from nature. There is no shortage of projects (resale of seeds, training in vegetable dyeing, etc.) but the means are reduced year after year, even to the point of evoking the removal of this heritage gem.

The teams, overwhelmed by the scale of the task, cannot deploy an alert campaign up to the challenge. Also, every help, no matter how small, will be welcome. For this, do not hesitate to make known your support to the town of Lauris.

To contact the Association of Friends of the Garden of Tinctorial Plants (Ms. Dominique DOWA).

What is a dye plant?

It is a plant, parts of which are used to prepare dyes and tinctures. Generally used to paint natural textile fibers (wool, silk, cotton, etc.), they can also be used as food and body dyes (make-up, ritual painting). Plants do not make colors to please us, nor are they medicinal or food by vocation. The rationale for dyes must be found in the need for plants (deprived of motor skills) to protect and defend themselves with the help of subtle chemistry. The dyes are also used for reproduction. One must try to realize how much imagination, ingenuity and research it took our predecessors to succeed in extracting colors that were solid in washing, light and wear. And to obtain the best dyes, they did not hesitate to import, sometimes from far away, the dyeing materials, and even acclimatize many plants to rationalize their production. Until the last century, the textile sector was the largest consumer of vegetable color, but the arrival of petroleum derivatives almost eliminated their production. Currently, the exploitation of plant resources is a solution to ecological problems and is naturally part of a sustainable development approach.

AD Matières d’art

Au palais d’Iéna, la 2ème édition de AD Matières d’art a dévoilé une sélection d’œuvres impressionnantes de maîtrise et de beauté. De la pierre au liège, du cuir à la plume, les matières ont vibré de la précieuse rencontre du geste séculaire et de la vision innovante.
Des moments rares.

GURU, salon spécialisé Craft & Design contemporain

La Paris Design Week, c’est aussi l’occasion de s’ouvrir à de nouvelles propositions. La Maison de vente Cornette de Saint Cyr a ainsi accueilli la toute première édition de GURU, salon spécialisé Craft & Design contemporain. À l’origine de ce projet original, Francois Epin et Graziella Semerciyan, deux passionnés, attentifs à de nouvelles manières de créer de la porosité entre l’univers feutré des maisons de ventes aux enchères et celui du design et des savoir-faire actuels.
Réparti sur les trois étages de ce prestigieux hôtel particulier, dans un format privilégié et intimiste, une sélection pointue de bijoux, objets et mobilier. Carte blanche étaient donnée aux galeries SINOPLE • Paris, AGENCE MARINE BONNEFOY , Galerie Gosserey, Galerie Mingei, Galerie Melissa Paul, Galerie 208, Maison Parisienne et Galerie Xantico.
Une expérience rare et sensible, que l’on souhaite à GURU de renouveler bientôt, pour découvrir ce que nos artistes, designers et artisans proposent comme alternatives pour penser la vie quotidienne, à travers des objets et des meubles d’exception.

L’expérience collective d’art éphémère « L’essentiel »

« L’art c’est ce qui end la vie plus intéressante que l’art ». C’est ainsi que démarre ce projet inédit d’expérience collective d’art éphémère « L’essentiel », portée par l’association Art Azoï. Une quarantaine de street-artistes se sont emparés d’un ancien centre de la Poste proche de la gare de l’Est à Paris avant sa réhabilitation en logements et bureaux, pour le métamorphoser en véritable théâtre de la création urbaine. Se dévoilent deux étages, sur plus de 2000m2, entièrement recouverts de street-art et parsemés d’installations, dont la consigne était de n’utiliser que les couleurs en présence. Les volumes, les couleurs, les dialogues entre les espaces de chaque artiste (certains en hauteur et en rappel !) créent des perspectives étonnantes dans une déambulation quasi mystique. La magie opère. C’est une magnifique surprise offerte jusqu’au 29 août, pour qui saisira sa chance comme nous : les réservations ne sont plus possibles en ligne mais à chaque créneau horaire, des places restent libres…

The Power of My Hands

L’exposition « The Power of My Hands » au Musée d’art moderne de Paris rend compte de la capacité des artistes à aborder, à partir de leurs histoires personnelles, les questions sociales qui déterminent la condition féminine. A travers les thématiques du corps, de la sexualité, de la représentation de soi, de la maternité, des croyances, l’exposition interroge comment la question de l’intime chez la femme noire révèle des non-dits et manifeste son rapport au monde. Elle propose une réflexion où s’entremêlent les notions de mémoire, de famille, de spiritualité et d’imagination. Les créations présentées – peinture, poterie, photographie, vidéo, performance, broderie etc. – célèbrent l’énergie émancipatrice du « pouvoir de leurs mains ». Même si certaines de ces artistes ne revendiquent pas d’engagement féministe ou politique radical, les œuvres permettent de partager des expériences individuelles porteuses d’une revendication collective et universelle, résonnant comme un écho au célèbre slogan des années 1970 « personal is political ».